Articles

LES GYNECOLOGUES ET LE THS

Suite aux études WHI et Million, les recommandations des autorités de santé de décembre 2003 restreignant l’emploi du THS ont souvent désorienté les prescripteurs de THS et inquiété, abondamment informées par les médias.

En 2004 lors du congrès de l’AFEM, afin d’analyser le retentissement de ces évènements, avait été réalisée une enquête « Le THS et le gynécologue : ce qui a changé » sous forme d’un questionnaire à remplir de façon anonyme : 413 réponses ont été recueillies (tous les résultats sur menopauseafem.com). Six années plus tard, en 2010,  sous l’égide de la Fédération des Collèges de Gynécologie Médicale, il est apparu intéressant de refaire le point sur l’attitude des gynécologues vis-à-vis du THM et de voir s’il y avait eu une évolution. 696 gynécologues dont 89% de femmes ont répondu aux mêmes questions qu’en 2004 et les résultats ont été présentés lors des dernières journées de l’AFEM.

Durée du traitement
En 2010, comme en 2004, la grande majorité des gynécologues prescrivent très souvent, souvent ou parfois des traitements de longue durée de plus de 5 ans et même de plus de 10 ans. Seuls 8% des gynécos ne prescrivent jamais des THM de plus de 10 ans. On peut le comprendre quand on sait qu’à 70 ans près de 20% des femmes présentent encore des bouffées de chaleur (24), souvent soulagées à distance de la ménopause par des ultra-faibles doses d’estrogènes.

Réduction des doses
Dans leur grande majorité (89%), les gynécologues emploient souvent ou très souvent des faibles doses d’estrogènes. Le message de l’emploi de la plus faible dose efficace qui fait partie des recommandations de l’Afssaps est bien passé, tous les praticiens ayant constaté l’efficacité des minidoses sur les troubles vasomoteurs.

Ré-évaluation du traitement
En 2010 comme en 2004, les gynécologues ré-évaluent régulièrement l’intérêt du THM pour leurs patientes en leur demandant de le suspendre provisoirement : souvent et très souvent pour 58% des gynécologues, parfois pour 32% et seulement 8% ne le font jamais. On peut ainsi, chaque année, suspendre le traitement pendant un ou deux mois, sans autre inconvénient que la réapparition éventuelle des bouffées de chaleur. Si les symptômes redeviennent gênants, on pourra reprendre le traitement si on le juge opportun et avec l’agrément de la patiente.

Les femmes gynécologues sont-elles utilisatrices du THS pour elles-mêmes ?
- Si vous êtes une femme et êtes ménopausée, suivez-vous un THM ou avez-vous déjà suivi un THS ? Oui : 80% (85% en 2004) Non : 20% (15% en 2004).
- Si vous êtes une femme et n’êtes pas ménopausée, seriez-vous prête à suivre un THS en ménopause ? Oui : 87% (84% en 2004) Non : 2% (3% en 2004) Je ne sais pas : 12% (13% en 2004). - Si vous êtes un homme, conseillez-vous actuellement le THS aux femmes de votre entourage ? Oui : 89% (96 % en 2004). Dans les différentes réponses, on peut constater la remarquable confiance des femmes gynécologues françaises dans le THS pour elles-mêmes. Ces résultats corroborent les résultats d’enquêtes antérieures dans des populations médicales suédoises et britanniques.