Qu'est-ce que la ménopause ?

La ménopause se définit par l'arrêt définitif des menstruations résultant de l’arrêt de l'activité folliculaire des ovaires. Etymologiquement, le terme ménopause vient du Grec mênos, mois et pausis, cessation.

La postménopause ou ménopause confirmée est la période qui suit la périménopause et se poursuit jusqu'à la fin de l'existence.   

Il existe 2 types de ménopause:- la ménopause naturelle spontanée- la ménopause artificielle: le plus souvent chirurgicale et plus rarement par irradiations ou chimiothérapie. Il existe aussi des états ménopausiques transitoires induits par chimiothérapie ou traitements par analogues du LH-RH.

Si le terme ménopause signifie arrêt des règles, ce signe objectif n'en constitue qu'une des multiples facettes : la ménopause provoque en effet de nombreuses transformations hormonales et physiques. Elle soulève en outre bien d'autres problèmes non médicaux, en particulier socioculturels.

Il y a en France, environ 11.500.0000 femmes ménopausées. Si on y ajoute les deux millions et demi qui sont en préménopause, on peut considérer que treize à quatorze millions de Françaises sont concernées, ce qui fait de la ménopause un problème médicosocial majeur.

Depuis le début de ce siècle, l'espérance de vie s'est en effet considérablement accrue et avoisine quatrevingts cinq ans chez la femme. Aujourd'hui, vous pouvez donc espérer vivre près de 35 années au-delà de la ménopause, c’est-à-dire presque aussi longtemps que la période d’activité ovarienne.

La ménopause constitue une période difficile, caractérisée par la survenue simultanée de multiples problèmes : d'abord des troubles physiques et psychologiques, installant une femme dans une situation     d'inconfort plus ou moins permanent, mais aussi des modifications de son environnement familial, toujours mal vécues. Une femme peut ainsi avoir l'impression que « tout lui tombe dessus en même temps ». Arrivée à la cinquantaine, elle voit ses enfants devenir adultes, quitter la maison et aller vivre leur vie, parfois très loin. Elle pourra alors ressentir un sentiment injuste mais angoissant d'inutilité et se sentir dévalorisée. Les auteurs anglosaxons qui ont bien étudié ces changements familiaux et leurs incidences appellent les troubles psychologiques de la ménopause the empty nest syndrom, le syndrome du « nid vide ». La cinquantaine est aussi souvent l'âge où les parents sont malades ou décèdent où l'on perd parfois déjà un frère ou une sœur, où le conjoint peut être en préretraite.

Notre société occidentale n'est guère indulgente envers les femmes qui vieillissent; toutes les formes de médias les incitent d'ailleurs à rester jeunes, belles et minces. Les modifications physiques et esthétiques de la cinquantaine, la fréquente prise de poids, contribuent largement au mauvais vécu de la ménopause. C'est dans cette société peu compréhensive avec elle qu'une femme de cinquante ans devra aborder de front des perturbations hormonales majeures et des modifications souvent radicales de son environnement familial. Elle vivra sa ménopause, non seulement avec son corps mais aussi avec son cœur.

En vieillissant, les ovaires réagissent de moins en moins bien aux messages de l'étage supérieur de commande (hypothalamus et hypophyse). Celui-ci sécrète alors davantage de messages de stimulation, les gonadotrophines hypophysaires (FSH) que l'on peut doser dans le sang et dont l'augmentation annonce la survenue de la ménopause. Les ovaires finissent par ne plus répondre du tout aux ordres, entraînant un fonctionnement anarchique du centre de commande hypothalamique. Les sécrétions ovariennes se tarissent, les règles s'arrêtent : c'est la ménopause qui clôture la vie ovarienne, commencée près de quarante années plus tôt, à la puberté.

En France, l'âge moyen de survenue de la ménopause se situe vers 51 ans. 80% des Françaises sont ménopausées entre 45 et 55 ans, 10% avant 45 ans et 10% après 55 ans. Pour les 1 à 2% de femmes ménopausées avant 40 ans, on parle de ménopause précoce. Après 55 ans, on parlera de ménopause tardive.

L'âge des premières règles n'influence pas l'âge de la ménopause. De même, si vous avez eu des enfants ou si vous avez pris la pilule pendant très longtemps, l'âge de survenue de votre ménopause ne sera pas modifié. Le seul facteur qui peut influencer l'âge de la ménopause est le tabagisme: les femmes qui fument beaucoup et depuis longtemps seront ménopausées une ou deux années plus tôt.

Non. Cet âge est un âge programmé pour chaque femme et il n'est pas possible de le prévoir à l'avance. Il existe cependant des familles à ménopause précoce et des familles à ménopause tardive mais on peut voir d'importantes différences entre une mère et sa fille ou entre deux sœurs.On peut compenser les carences hormonales mais on ne peut pas retarder l'âge de la ménopause.

Dans la quasi-totalité de tous les cas, une femme ne passe pas des cycles réguliers à la ménopause du jour au lendemain. Il existe habituellement entre l’activité ovarienne régulière et la ménopause une période intermédiaire de transition appelée préménopause par les femmes et périménopause par les médecins.

La durée de cette période d’anarchie hormonale aux frontières floues est très variable : de quelques mois à sept années avec une moyenne de trois ans et demi entre le premier dérèglement des cycles et l’arrêt définitif des règles.

La préménopause se traduit par des cycles de plus en plus irréguliers et de plus en plus longs : plus on s‘approche de la ménopause, plus les cycles s’allongent avec des périodes sans règles pouvant aller jusqu’à plusieurs mois. La durée et l’abondance des règles peuvent aussi varier d’un cycle à l’autre. L’irrégularité menstruelle de la préménopause s’accompagne habituellement de l’apparition des premières bouffées de chaleur. La préménopause est une période troublée souvent pénible à vivre et assez délicate à traiter.

La période de préménopause est très souvent la période la plus inconfortable à vivre vivre car elle peut réaliser de longues périodes de « syndrome prémenstruel permanent ». En fonction des fluctuations hormonales anarchiques habituelles à cette période, humeur et caractère peuvent aussi varier rapidement d'un jour à l'autre, le meilleur alternant avec le pire. Des phases d'irritabilité peuvent succéder à des périodes de déprime et de lassitude. L'entourage subit ces modifications apparemment incompréhensibles du comportement et ne réagit pas toujours très bien.