La sexualité à la ménopause et ses difficultés
Une sexualité épanouie peut se poursuivre bien au-delà de l'âge de la ménopause, qui ne sonne nullement l'heure de la retraite sexuelle. La très grande majorité des femmes continue d'avoir après la ménopause une activité sexuelle satisfaisante. La fréquence des relations sexuelles est très variable d'un couple à l'autre et il n'y a pas de norme universelle dans ce domaine. La vie affective et sexuelle, en général et à la cinquantaine en particulier, est autant l'affaire de l'esprit que celle du corps.
La vie sexuelle après la ménopause va dépendre beaucoup de la qualité des relations sexuelles et affectives antérieures au sein du couple. L’entente est-elle bonne ? La vie sexuelle a-t-elle toujours été riche et satisfaisante ou au contraire y a-t-il, parfois depuis longtemps déjà, un contentieux, une mésentente, ou encore une certaine usure du couple ? Quand la sexualité a toujours été terne, sans agrément, à sens unique et l'entente médiocre, il est peu probable qu'elle s'améliore après la ménopause. Quand les rapports amoureux et affectifs ont été une source de satisfaction et ont su évoluer et s'enrichir avec le temps, il sera certainement possible de les entretenir très longtemps après la ménopause.
Même s’il y a une bonne entente au sein du couple, certains problèmes physiques peuvent devenir des obstacles aux relations sexuelles après la ménopause. Le plus important et le plus fréquent est local, mécanique : c'est la sécheresse vaginale.En effet, il existe dans le vagin des récepteurs aux hormones ovariennes. Chez une femme en période d’activité ovarienne, les œstrogènes permettent le maintien d'une certaine humidité, de la souplesse et de la trophicité du vagin. Après la ménopause, les sécrétions œstrogéniques ovariennes se tarissent, le vagin perd sa souplesse et devient sec. Au début la sécheresse va prédominer à l'orifice d'entrée du vagin et gêner ainsi les relations sexuelles au moment de la pénétration.
Si on la laisse persister, la sécheresse vaginale va progressivement (en quelques mois ou quelques années) gagner l'ensemble du vagin, lequel aura tendance par la suite à devenir plus étroit, à s'atrophier. Là encore, c'est l'entrée du vagin qui va d'abord se rétrécir, gênant puis finissant par interdire la pénétration : c'est de cette triste façon que s'achève la vie sexuelle de beaucoup de couples.
Le délai avec lequel s'installe la sécheresse vaginale après la ménopause varie beaucoup d'une femme à l'autre. Parfois, il suffit de quelques mois pour que les rapports sexuels deviennent pénibles. A l'inverse, la trophicité vaginale peut rester satisfaisante plusieurs années après la ménopause.
Des relations sexuelles régulières contribuent à maintenir la perméabilité et la souplesse du vagin; cependant les femmes gênées par des rapports douloureux auront tendance à les éviter ou à les espacer et donc à s'enfoncer un peu plus dans leur problème.
Il faut absolument savoir que quel que soit le stade d'évolution de la sécheresse vaginale, il est toujours possible de revenir en arrière et de retrouver la possibilité de rapports sexuels non douloureux et agréables. Cette possibilité dépend de votre motivation et de votre persévérance.
Le traitement repose sur l'utilisation de traitements hormonaux locaux ou généraux, ou mieux encore sur la judicieuse combinaison de ces deux formules thérapeutiques. Le traitement local consiste à appliquer régulièrement, deux ou trois soirs par semaine (parfois plus souvent, en fonction de l'état local), une crème aux œstrogènes à l'entrée du vagin, ainsi qu'à introduire des ovules aux œstrogènes au fond de la cavité vaginale. C'est assez contraignant, mais la sauvegarde de votre vie sexuelle est à ce prix. Les femmes motivées par une sexualité qui leur a toujours apporté des satisfactions suivent très bien ces traitements locaux. D'autres, peu (ou même pas du tout...) motivées et qui parfois se servent de la sécheresse des muqueuses comme d'un « alibi » pour espacer les relations sexuelles ne les suivent pas, ou mal, et finissent par les abandonner plus ou moins rapidement.
A la ménopause, la chronologie des rapports change : la lubrification vaginale est moins abondante et plus lente à se manifester, l’accès au plaisir est plus inconstant et plus laborieux, une phase préliminaire plus longue peut s'avérer nécessaire. À côté du problème majeur que constitue la sécheresse vaginale et qui peut être résolu par une thérapeutique hormonale locale et/ou générale au long cours, peut donc se poser un problème de lubrification au moment du rapport luimême. L’emploi d’un lubrifiant (il en existe plusieurs marques en vente libre en pharmacie) peut alors être très utile.D'une façon générale, pour la femme comme pour l'homme, pour qu'une relation sexuelle soit satisfaisante, il convient de ne l'entreprendre que lorsque le corps et l'esprit sont détendus et disponibles, réceptifs, ouverts au plaisir.Q
Si certaines femmes connaissent une augmentation du désir sexuel après la ménopause (mais elles ne s'en plaignent pas...), la plainte la plus fréquente est une diminution de ce désir. Cette altération, voire cette disparition de l'appétit sexuel est très complexe, car la libido est une qualité très personnelle, modulée par de multiples facteurs : éducation, vécu, tempérament, climat conjugal, problèmes hormonaux... Beaucoup de femmes incriminent l’attitude de leur compagnon dans leur baisse de libido : pour désirer une femme doit se sentir elle-même désirable et désirée.
La médecine, grâce à l'hormonothérapie, peut contribuer à améliorer une libido déficiente, mais elle connaît certaines limites. En effet, la vie sexuelle après la ménopause dépend pour beaucoup de ce qu'elle a été auparavant et une femme qui n'a jamais été intéressée par la sexualité a peu de chances de l'améliorer au-delà de la cinquantaine. A l'inverse, celle qui a toujours entretenu une sexualité satisfaisante et s'y est investie, a toutes les chances de la préserver, avec une aide médicale si nécessaire, bien au-delà de sa ménopause.
Il faut bien avoir conscience qu’il n’y a pas de solution hormonale à un problème personnel, un contentieux conjugal ou encore un désintérêt souvent ancien pour une sexualité sans agrément et frustrante. Mieux vaut en parler et tenter de réanimer dialogue et communication au sein du couple.
En cas de ménopause chirurgicale, une baisse des androgènes est associée à la carence oestrogénique et peut contribuer à une diminution de la libido, diminution pas toujours suffisamment restaurée par le seul traitement hormonal oestrogénique. Dans ces cas particuliers, un traitement par patchs à la testostérone peut représenter un intérêt en complément des estrogènes.
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Quelles sont les difficultés sexuelles rencontrées par les hommes après 50 ans?
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L’homme de 50 ans et plus connaît souvent, comme sa compagne du même âge, une diminution du désir sexuel, même si le phénomène est plus étalé dans le temps. Parallèlement, un certain fléchissement de la puissance sexuelle à laquelle tout homme est attentif même s'il n'en laisse rien paraître ou refuse d'en parler est très fréquent. L'érection ne peut plus être maintenue aussi longtemps et s'avère moins « rigide ». Après l'éjaculation, le retour de la verge à l'état flaccide demeure durable, interdisant les rapports répétés.Quand un homme de cinquante ans a des problèmes sexuels, en général d'érection, le médecin recherche une cause : diabète, troubles cardiovasculaires (en particulier certains traitements pour la tension artérielle...) et donne des conseils d'hygiène de vie qui consistent à lutter contre toutes les formes d'excès, notamment sur le plan alimentaire. L'homme qui a des problèmes sexuels a besoin d'être rassuré : l'attitude compréhensive et coopérative de sa compagne jouera un rôle déterminant dans l'amélioration de son problème.
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