Les troubles de la ménopause
Trouble le plus connu et le plus caractéristique de la ménopause, la bouffée de chaleur se traduit par une sensation de chaleur intense touchant la face, le cou, le thorax. Elle dure de trente secondes à deux minutes et s’achève le plus souvent par des sueurs froides, plus ou moins abondantes. Imprévisible et irrépressible, elle peut parfois être déclenchée par un stress, une émotion ou la simple consultation médicale. Bouffées et sueurs sont volontiers nocturnes. Leur nombre et leur intensité varient considérablement d'une femme à l'autre et parfois chez la même femme au cours du temps. Si certaines femmes n'en présentent qu'une ou deux par jour, leur fréquence peut être telle (jusqu'à quinze ou vingt par jour et par nuit), qu'elles peuvent constituer une gêne considérable et un véritable handicap social et/ou professionnel. Certaines femmes doivent parfois changer leurs draps ou prendre une douche dans la nuit à cause des sueurs qui peuvent aussi faire fondre le maquillage! La nuit, la bouffée s'accompagne de réveils et est source d'insomnies épuisantes.
Les bouffées de chaleur et les sueurs débutent 3 fois sur 4 dès la préménopause quand les cycles deviennent irréguliers. Ces troubles dits vasomoteurs vont concerner 75% des femmes. Dans 50% des cas, les bouffées vont durer plus de 5 ans et même plus de 10 ans une fois sur 4. Il n’est pas rare de rencontrer des femmes de 70 ans et plus encore (très) gênées par leurs bouffées de chaleur.
Dans la même région de l'hypothalamus, se trouvent, côte à côte, le centre de commande de la fonction ovarienne et le centre de la thermorégulation destiné à contrôler la température de votre corps. Quand arrive la ménopause, le centre hypothalamique se dérègle et fonctionne de façon anarchique; il entraîne alors dans son dérèglement, par voisinage, le centre de la thermorégulation, déclenchant ainsi les fameuses bouffées de chaleur. L'équilibre des neurotransmetteurs cérébraux à ce niveau est complètement perturbé.
Le traitement hormonal de la ménopause (THM) de la ménopause supprime les bouffées de chaleur dans la très grande majorité des cas et arrive à bout des bouffées de chaleur les plus intenses et les plus nombreuses dès le premier ou le deuxième mois de traitement. Des traitements non hormonaux peuvent être employés séparément ou associés au traitement hormonal mais leur efficacité est beaucoup plus inconstante et moindre que celle du THM.
A la ménopause peuvent survenir des altérations de l'humeur et du comportement, majorées ou atténuées par la qualité de l'environnement conjugal, familial et socioprofessionnel. Pour les femmes au terrain psychique déjà fragile ou qui ont déjà fait une dépression, les perturbations hormonales de la ménopause peuvent constituer une épreuve redoutable, pouvant déstabiliser un équilibre psychologique déjà précaire. Une fatigue, une lassitude physique, accompagnent souvent les troubles psychologiques de la ménopause : « dès le réveil, je suis fatiguée », « je n'ai plus goût à rien », « je n'ai envie de rien entreprendre » entend on souvent. Parfois, les troubles de l'humeur peuvent se traduire par une certaine irritabilité.
Les traitements de rééquilibration hormonale peuvent apporter une certaine réponse à ces troubles de l'humeur, si toutefois ces derniers ne peuvent être expliqués par des problèmes personnels conjugaux, familiaux et/ou socioprofessionnels. On ne peut pas demander aux traitements hormonaux de résoudre un problème personnel et un THM ne peut jamais remplacer un traitement anti-dépresseur quand existe une vraie dépression.
Avec ou sans traitement hormonal, la décennie de tous les dangers pour le poids et la silhouette se situe entre 45 et 55 ans, c’est-à-dire les années qui encadrent l’arrêt des règles. La silhouette a tendance à s'alourdir au niveau de la taille, lieu d'élection des kilos supplémentaires. En préménopause, l'excès d'œstrogènes peut entraîner en outre une certaine rétention d'eau et instaurer une sensation très désagréable de gonflement plus ou moins permanent.
Dès l’âge de 40 ans, vous devez être avertie et consciente de la forte probabilité de changement de poids et de silhouette afin de prendre des mesures, souvent drastiques, d'hygiène de vie et alimentaires nécessaires pour les combattre ou mieux, les prévenir car la localisation abdominale des graisses est rebelle.
Toutes les femmes peuvent donc bénéficier de conseils visant à éviter les erreurs et les excès alimentaires, limiter et équilibrer les apports en particulier les graisses et les sucres, mieux répartir la ration sur les trois repas, assurer la diète calcique, lutter contre la sédentarité, favoriser un exercice physique régulier, augmenter la masse musculaire. Pour certaines, l’aide d’un nutritionniste sera précieuse car le combat est souvent difficile et il existe une certaine inégalité (une injustice…) devant la nourriture et la prise de poids.
Des études sérieuses montrent qu’un THM, bien dosé, n’entraîne pas de prise de poids et même peut limiter l’alourdissement de la silhouette dû à la migration des graisses vers le tour de taille à la ménopause. |